Ce mois-ci, a été publié un nouveau rapport qui alimente ses recommandations actualisées sur l’hormonothérapie pour la prévention des maladies chroniques chez les femmes ménopausées. Les fractures osseuses, la démence, les accidents vasculaires cérébraux et l’incontinence urinaire figurent parmi les maladies chroniques qu’ils ont examinées.
Dans les recommandations de 2005, l’on déconseillait l’utilisation systématique de l’association œstrogène et progestatif pour la prévention des maladies chroniques chez les femmes ménopausées et l’œstrogène seul pour la prévention des maladies chroniques chez les femmes ménopausées ayant subi une hystérectomie. La nouvelle recherche s’est penchée sur 9 études plus récentes afin d’examiner et de mettre à jour ces recommandations.
Quels constats ?
Sur la base de leur examen, les auteurs ont conclu que les deux régimes, œstrogène plus progestatif et œstrogène seul, diminuent le risque de fracture osseuse mais augmentent le risque d’accident vasculaire cérébral, d’événements thromboemboliques (caillots sanguins dans les jambes ou les poumons), de maladie de la vésicule biliaire et d’incontinence urinaire.
On a constaté que l’association œstrogène plus progestatif augmente le risque de cancer du sein et probablement de démence, tandis que l’œstrogène seul peut légèrement diminuer le risque de cancer du sein.
Le projet de nouvelles recommandations est très similaire à celui de 2005. La conclusion avec grande certitude est qu’il y a un bénéfice net nul à négatif pour l’utilisation d’une thérapie combinée d’œstrogène et de progestatif pour la prévention des conditions chroniques et avec une certitude modérée qu’il n’y a pas de bénéfice net pour l’utilisation de l’œstrogène seul. Il est expliqué également que les recommandations ne s’appliquent pas aux femmes de moins de 50 ans qui ont subi une ménopause chirurgicale et qu’elles ne traitent pas de l’utilisation de l’hormonothérapie pour la gestion des symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur ou la sécheresse vaginale.
Il y avait quelques limites à cette recherche décrites par les auteurs, comme le petit nombre de nouvelles études, les variations dans les études qui rendent difficile la combinaison de leurs résultats et beaucoup de participants à l’étude qui ont abandonné avant la fin des essais. En outre, la plupart des femmes ayant participé aux études étaient âgées de 60 à 69 ans. Des recherches supplémentaires sont nécessaires qui portent sur les femmes en transition vers la ménopause ou immédiatement ménopausées.
Un article replace les résultats dans leur contexte
Une forme d’hormonothérapie substitutive, l’œstrogène seul, a effectivement semblé réduire légèrement l’incidence du cancer du sein. Le cancer du sein invasif se profile comme une préoccupation pour de nombreuses femmes, mais il ne touche que 11 % d’entre elles après la ménopause.
Cet éventuel effet protecteur est devenu moins conséquent lorsqu’il a été mis en balance avec l’impact de l’hormonothérapie sur des risques bien plus probables pour la santé des femmes. Il ne parvient pas à réduire le risque de maladie cardiaque, qui touchera 30 % des femmes qui vivent après la ménopause. Il augmente légèrement la probabilité de démence, qui touchera 22 % des femmes ménopausées. Elle est liée à une probabilité plus élevée d’accident vasculaire cérébral, qui touchera 21 % de ces femmes.