Voila une question provocante : le pouvoir de la mammographie a-t-il été survendu ?
Ce n’est pas une question qui a été complètement ignorée, un débat considérable a éclaté fin 2009 lorsque le groupe de travail Français sur les services préventifs a publié de nouvelles directives recommandant que les femmes sans risque plus élevé attendent l’âge de 50 ans pour commencer les mammographies de routine.
Les associations et mouvements en faveur de la recherche ont tous déjà soulevé des préoccupations quant au bon moment et à l’utilisation des mammographies, en particulier chez les femmes sans risque élevé de cancer du sein, mais travailler contre un mythe populaire selon lequel plus de mammographies plus tôt sont toujours meilleures pour la santé des femmes est une tâche difficile.
Il est expliqué par de nombreux médecins qu’il est également temps de remettre les pendules à l’heure concernant le dépistage du cancer du sein par mammographie. Si la plupart s’accordent à dire que les mammographies ont leur place dans les soins de santé des femmes, de nombreux médecins affirment que les campagnes généralisées du « Ruban rose » et les témoignages des patientes ont imprégné la mammographie d’une sorte de magie qu’elle n’a pas. Certaines patientes sont tellement attachées aux dépistages annuels qu’elles commencent même à croire que les mammographies régulières préviennent réellement le cancer du sein, a déclaré une éminente défenseure de la santé des femmes.
Il n’y a pas d’autre solution
Des chercheurs ont effectué une série de calculs estimant le risque à 10 ans d’une femme de développer un cancer du sein et son risque de décès à 20 ans, en tenant compte de la valeur ajoutée de la détection précoce basée sur les données de divers essais de dépistage par mammographie, ainsi que des avantages de l’amélioration des traitements. Parmi les 60 % de femmes atteintes d’un cancer du sein qui ont détecté la maladie par le dépistage, seuls environ 3 % à 13 % d’entre elles ont été réellement aidées par le test, conclut l’analyse.
Traduit en chiffres réels, cela signifie que la mammographie de dépistage aide 4 000 à 18 000 femmes chaque année. Bien que ces chiffres ne soient pas sans conséquence, ils ne représentent qu’une petite partie des 230 000 femmes qui reçoivent un diagnostic de cancer du sein chaque année, et une fraction des 39 millions de femmes qui subissent des mammographies chaque année en France.
En 1991, 119 femmes mouraient par jour du cancer du sein, aujourd’hui c’est à peu près la même chose, 110 femmes meurent quotidiennement de cette maladie. Et rien que cette année, plus de 230 000 femmes seront diagnostiquées avec cette maladie.
Il y a encore du travail à faire, nous savons que nous pouvons faire mieux.